ALFREDO MARÍA VILLEGAS OROMÍ – CELEBRACIÓN DE LA ESPALDA (TRADUCCIÓN ANTOINE BREMOND)
Celebración de la espalda
Alfredo María Villegas Oromí
TRADUCTION FRANCAISE : Antoine Bremond Gil (Mr. Bremond)
Célébration Dorsale
«Que la cérémonie soit autre chose
que le tremblement ancestral
de l’ouverture et de la fermeture des yeux.»
Roberto Juarroz
Allongé sur le côté et entre les ombres
Ton dos découvert
Est une géographie pour le vertige ;
Une immensité pour les lèvres.
Une réclame
Pour le bout de mes doigts avides
D’un toucher infini.
J’escalade ton dos, tâche par tâche
Prenant la juste distance,
Pour t’englober
Pas tout entière,
Mais depuis la hauteur horizontale
Où tes épaules cachent avec leur éclipse
L’autre côté de ton corps,
Ces deux lunes précises.
Je glisse mon regard dans les profondeurs de ton centre
Et j’évite de m’attarder sur ta taille :
Je ne veux pas encore te réveiller
Et tu te réfugies entièrement entre les draps
Qui bordent tes hanches.
Ces taches de rousseur dessinées sur ton dos
Sont des indices
De tant d’autres parsemées sur ta poitrine,
Plus affectueuses, peut-être ;
Comme désordonnées dans l’air,
Comme des trèfles ouverts.
À première vue je préfère les premières,
Les autres sont des gloires que j’imagine.
Le dos de la femme
C’est une étendue pour l’émerveillement,
Un défi total pour les sens,
L’innocence mensongère sur un côté
Ou l’explosion sensuelle et renversée.
Un silence de vagues et de noctiluque
Brise mousses en marges du sommeil.
Ton dos se lève et s’abaisse
Selon l’intensité de tes respirations.
De tous les ensembles et structures,
Le dos d’une femme
Est le dernier bastion de la beauté.
Ils ne sont pas ainsi
Ni la carte étendue sur le visage
Ni les plis :
Cou, bras, ventre et cuisses
Trahis par des tons imparfaits
Et autres abandons.
La gravité a vaincu la turgescence des seins
Qui balancent en consacrant les décolletés.
Alors c’est lui qui attire
Les gestes de l’amour et les caresses.
Deux vallées courent, du Nord au Sud,
Ton corps de femme nue.
Topographie en état de choc :
Le profond abîme entre tes seins
Et la légère ligne médiane de ton dos.
Le dos d’une femme
Soutient l’éternité et la fermeté.
Exaltation prétendue dans les transverses
Et une tenace résistance scapulaire.
Elle est implacable par son invincibilité
Et se livre seulement
Au harcèlement de mes mains.
Cette goutte saumâtre de ta nuque.
Cherche à percer le bassin de ton dos,
Méridien de l’étroitesse vertébrale.
Ce doux ravin
Qui m’appartient.
Ton dos est un territoire entier.
Il mérite les combats les plus audacieux :
Escarmouches et tactiques astucieuses,
Une furieuse guerre de guérillas.
Je ne me soucie pas du tout résultat,
Mais de l’avoir accompagnée à travers ce chemin.
Jusqu’à tomber d’épuisement sur elle
Une fois la bataille terminée.
CELEBRACIÓN DE LA ESPALDA
Alfredo María Villegas Oromí
“Que la ceremonia sea
algo más que el ancestral temblor
de abrir los ojos y cerrarlos.”
Roberto Juarroz
Recostada sobre un lado y entre sombras
Tu espalda descubierta
Es una geografía para el vértigo;
Una inmensidad para los labios.
Un anuncio
Para mis yemas ávidas
De tacto infinito.
Escalo tu espalda peca a peca
Tomando la distancia justa,
Abarcándote
No entera,
Sino desde la altura horizontal
Donde tus hombros esconden con su eclipse
El otro lado de tu cuerpo,
Esas dos lunas precisas.
Resbalo en miradas las honduras de tu centro
Y evito demorarme en tu cintura:
No quiero despertarte todavía
Y te refugies por completo entre las sábanas
Que orillan tus caderas.
Esas pecas dibujadas en tu espalda
Son indicios
De otras tantas sembradas en el pecho,
Más amorosas, tal vez;
Como desordenadas en el aire,
Como tréboles abiertos.
A la vista prefiero las primeras,
Las otras son glorias que imagino.
La espalda de mujer
Es una extensión para el asombro,
Un desafío total a los sentidos,
Tendida inocencia en su costado
O exabrupto sensual y boca abajo.
Un silencio de oleaje y noctilucas
Rompe espumas en márgenes dormidas.
Tu espalda sube y baja
Según la intensidad de tus respiros.
De todos los conjuntos y estructuras,
La espalda de mujer
Es el último bastión de la belleza.
No son así
El mapa extendido sobre el rostro
Ni los pliegues:
Cuello, brazos, vientre y muslos
Traicionados por tonos imperfectos
Y otros abandonos.
La gravedad derrotó la turgencia de los pechos
Que balconearan consagrando los escotes.
Entonces es ella quien atrae
Los gestos del amor y las caricias.
Dos valles recorren, Norte a Sur,
Tu cuerpo de mujer desnuda.
Topografía en sobresalto:
El abismo profundo entre tus pechos
Y la leve línea media de tu espalda.
La espalda de mujer
Sostiene eternidades y firmezas.
Exaltación pretendida en los transversos
Y una tenaz resistencia escapular.
Ella es implacable por su invicto
Y sólo se entrega
Ante el acoso de mis manos.
Esa gota salobre de tu nuca
Busca horadar la cuenca de tu espalda,
Meridano de angostura vertebral.
Esa suave quebrada
Que me pertenece.
Tu espalda es todo un territorio.
Merece las luchas más audaces:
Escaramuzas y tácticas arteras,
Una furiosa guerra de guerrillas.
No me importa en absoluto el resultado
Sino haberla harto recorrido
Hasta caer exhausto sobre ella
Una vez terminada la batalla.
Gracias a Ivo Maldonado por haber hecho posible esta versión en francés de mi poema «Celebración de la Espalda» hecha por Antoine Bremond Gil, a quien también agradezco. Reciban un abrazo grande.